2019/08/12


Comme pour la distraire, il reproduisait le tic-tac du tournebroche, l'appel aigu d'un vendeur de poisson, la scie du menuisier qui logeait en face; et, aux coups de la sonnette, imitait Mme Aubain, - «Félicité! la porte! la porte!»
Ils avaient des dialogues, lui, debitant à satiété les phrases de son répertoire, et elle, y répondant par des mots sans plus de suite, mais où son coeur s'épanchait. Loulou, dans son isolement, était presque un fils, un amoureux. Il escaladait ses doigts, mordillait ses lèvres, se cramponnait à son fichu; et, comme elle penchait son front en branlant la tête à la manière des nourrices, les grandes ailes du bonnet et les ailes de l'oiseau frémissaient ensemble.
Quand des nuages s'amoncelaient et que le tonnerre grondait, il poussait des cris, se rappelant peut-être les ondées de ses forêts natales.

GUSTAVE FLAUBERT, França, 
in Un Coeur Simple, 1877 

Como que para a distrair, ele reproduzia a cadência da manivela no espeto, o pregão estridente do peixeiro, a serra do marceneiro que morava em frente; e ao toque da campainha, imitava Madame Aubain  - «Félicité! a porta! a porta!»
Tinham diálogos em que ele debitava sem cessar as frases do seu repertório e ela lhe respondia com palavras algo inconsequentes, mas onde o coração se derramava. No seu isolamento, Lulu era quase um filho, um enamorado. Trepava-lhe pelos dedos, mordiscava-lhe os lábios, agarrava-se-lhe ao carrapito; e se ela inclinava a fronte e meneava a cabeça como as amas de leite, as grandes abas da touca e as asas do papagaio estremeciam juntas.
Quando as nuvens se acumulavam e o trovão rugia, ele dava gritos, quem sabe se ao relembrar o marulhar das florestas natais.

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